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10 conseils pour en finir avec les disputes

Votre couple s’effiloche au fil des disputes ? Rétablir l’harmonie n’est pas un rêve utopique. Voici la marche à suivre sous la forme de 10 conseils.

Dans un précédent article intitulé « La cause cachée des disputes », nous expliquons le mécanisme qui déclenche un conflit. Il peut être utile d’en prendre connaissance pour bien comprendre les conseils qui suivent.

Stratégie n°1 : Anticipez

Conseil 1 : Repérez ce qui déclenche en vous une réaction forte et désagréable à l’égard de votre compagnon•e (vous trouverez des exemples en fin d’article)(1). Ainsi vous pouvez identifier les « situations à risque ».

Conseil 2 : Évitez de vous retrouver dans de telles situations à risque (c’est évident, je sais, mais qui y pense ?!). Prenez toutes les mesures possibles en ce sens. Soyez créatif•ve ! Associez votre conjoint•e à ces ‘mesures de prévention’ en lui expliquant ce qui se jouerait pour vous si une telle situation se produisait. Il devient alors un•e allié•e.

Conseil 3 : Si, toutefois, les conditions déclenchantes surviennent, soyez particulièrement en alerte !

Conseil 4 : Repérez rapidement – si possible en temps réel – quand votre blessure(2) s’active, c’est-à-dire quand apparaît une émotion douloureuse (de colère, tristesse, honte ou peur). (La pratique de la méditation facilite cette étape car elle développe la vigilance, la capacité d’observation, de présence à soi.)

Engagez-vous immédiatement dans les étapes suivantes.

Stratégie n°2 : Agissez en temps réel pour éviter la dispute

Conseil 5 : Quand votre blessure s’active, n’accusez pas l’autre, prenez la responsabilité de votre état intérieur, abstenez-vous – autant que possible ! – de laisser s’exprimer vos émotions à l’égard de votre compagnon•e.

(Précision : vous ne bloquez pas les émotions elles-mêmes, mais seulement leur expression extérieure. Dans le point 7, vous allez voir que les émotions sont les bienvenues.)

Conseil 6 : Si nécessaire, changez de pièce ou allez faire un tour pendant la durée du processus d’auto-accompagnement (point 7). Et ceci, après avoir expliqué à votre compagnon•e que vous avez besoin d’un peu de temps pour faire face à une réaction émotionnelle(3).

Conseil 7 : Procédez à un auto-accompagnement.

L’objectif de cette étape est que la vague réactionnelle se dissipe aussi vite qu’elle a émergé, sans laisser de trace.

Adoptez une posture intérieure accueillante et bienveillante à l’égard de la part de vous blessée qui réagit. L’attitude juste est de respecter cette manifestation normale de la vie, en prenant autant de recul que possible.

1er aspect : Laissez la vague émotionnelle vous traverser (c’est simplement un épisode énergétique), en vous aidant de la respiration si nécessaire (respiration lente et profonde ; en cas de colère pratiquez de fortes EXpirations).

Vous trouverez tout le savoir-faire pour gérer une vague émotionnelle dans l’article « Angoisse : comment retrouver (vite !) le bien-être » – la marche à suivre est la même quel que soit le type d’émotion.

2ème aspect : Ne croyez pas l’histoire qui se raconte dans votre tête, c’est-à-dire les commentaires, les interprétations au sujet de ce qui vient de se passer. N’alimentez pas ce train de pensées.

La lecture de l’article « N’en faites pas une histoire personnelle » va vous aider à maîtriser ce stade.

Lâchez le bavardage mental douloureux, tout simplement en portant votre attention sur autre chose (par exemple vous pouvez compter vos respirations).

3ème aspect : Voyez votre réaction comme un mécanisme égotique automatique facultatif. Si possible lâchez l’identification à toute cette histoire et l’identification à l’égo qui croit cette histoire (perspective non duelle).

Vous pouvez lire à ce propos l’article « Nos problèmes sont facultatifs ».

Ressource disponible éventuellement : si cette étape 7 vous semble un peu difficile à maîtriser, vous pouvez en faire l’apprentissage en séances de sorte qu’ensuite vous pourrez réaliser seul•e ce processus, autant de fois que nécessaire.

L’un de mes objectifs en tant que thérapeute(4) est justement de transmettre ce savoir-faire aussi largement que possible pour que la paix s’installe à l’intérieur de chacun et dans les relations.

Conseil 8 : Partagez votre vécu avec votre compagnon•e (au moment opportun !). Cela approfondira le lien entre vous.

Stratégie n°3 : Supprimez les causes des disputes à l’intérieur de vous

Conseil 9 : Investiguez des situations récentes de difficulté relationnelle pour identifier vos croyances négatives(4), et votre blessure maîtresse(2).

Conseil 10 : Idéalement, dissolvez vos croyances et guérissez votre blessure. Lorsque ce travail est accompli, il n’y a plus de réactivité dans ces mêmes situations. Donc pas de dispute !

Ces étapes 9 et 10 correspondent à un travail plus en profondeur pour lesquelles vous pourriez ressentir le besoin d’être accompagné•e. Quelques séances souvent suffisent pour fortement réduire la réactivité.

Besoin d’éclaircissements sur ces 10 conseils ? Vous pouvez m’adresser vos questions ici. Je vous répondrai avec plaisir.


(1) Exemples de situations qui déclenchent votre réaction : vous vous énervez…

  • quand il/elle vous fait un reproche (ou plus exactement : quand vous avez l’impression qu’il/elle vous fait un reproche) ;
  • quand il/elle est en retard sans prévenir ;
  • quand il/elle continue à regarder son téléphone alors que vous lui parlez ;
  • quand il/elle ne fait pas ce que vous lui avez demandé ; etc.

(2) Blessures maîtresse : l’humiliation, l’abandon, l’impuissance, la trahison, le rejet, l’insécurité, l’injustice.

(3) Ainsi vous prenez soin de l’autre en évitant qu’il se sente abandonné, rejeté, incompris ou autre, autrement dit qu’il souffre de votre réaction.

(4) Plus d’informations sur mon accompagnement thérapeutique ici

(5) Exemples de croyances négatives : je ne mérite pas d’être aimé, je suis nul, je ne peux faire confiance à personne, je dois être parfait, je ne vais pas m’en sortir, je suis seul…


Crédit photo : Priscilla Du Preez on Unsplash

Savoir-faire

Angoisse : comment s’en libérer (vite !)

Quand une angoisse s’empare de nous, que faire ? Comment réagir de manière appropriée afin qu’une sensation de confort revienne rapidement ?

Je vous présente ici une méthode simple et très efficace que j’utilise couramment en séance. Un savoir-faire qui est à la portée de tous.

La méthode que j’expose ici ne va pas vous permettre de vous libérer des causes de l’angoisse, mais il s’agit plutôt d’un savoir-faire qui vise à ‘gérer’ l’angoisse.

Avec un double objectif :

  • qu’elle devienne supportable,
  • et qu’elle se dissipe peu à peu, afin que s’installe à nouveau une atmosphère intérieure confortable.

L’angoisse se manifeste dans le corps à travers des sensations spécifiques, une modification de la respiration, et une ‘atmosphère physique’ oppressante. L’approche proposée repose sur deux piliers :

  • l’observation du corps,
  • tout en maintenant une attitude juste.

Explications.

Observer, observer et…observer !

Quand l’angoisse se manifeste, on observe les sensations (par exemple un point douloureux dans le cœur, une pression au niveau de la gorge, une impression d’écrasement, etc.). Il s’agit de regarder simplement la ou les sensations en restant complètement neutre. Il est plus facile de réaliser cette observation les yeux fermés. Pendant toute la durée de cet exercice, on va observer et ne rien faire de plus !

Toute l’attention est portée sur les détails de cet événement intérieur. Par exemple, s’il y a une boule au niveau du cœur, on observe finement comment elle se présente :

  • où se trouve-t-elle ?
  • quelle est sa forme ?
  • quelle est sa taille ?
  • quel est son aspect extérieur (couleur, texture) ?
  • comment est-elle à l’intérieur (vide/pleine, densité) ?
  • etc.
Neutralité et acceptation

On s’abstient de commenter en se disant par exemple « je n’aime pas, c’est désagréable », et à fortiori de dramatiser. On reste neutre : « Voici ce qui se passe maintenant, et c’est tout. »

Pendant toute la durée de cet exercice, il importe de conserver une attitude juste, à savoir une posture intérieure de neutralité et d’acceptation : « c’est ce qui est là maintenant et c’est OK comme ça. »

On regarde ce qui se présente dans notre corps en laissant de côté toute envie que cela soit différent et toute intention que ‘cela change’. Donc on ne s’engage pas dans une posture active qui chercherait un certain résultat ; on ne fait rien !

Rien, à part observer !

Une transformation spontanée

On se concentre sur l’observation, et la magie opère sous nos yeux (fermés !). Rien n’est figé, c’est le principe même de la vie ; on assiste donc à une transformation progressive des sensations. Par exemple elles se déplacent, deviennent plus diffuses, se dissolvent, ou se transforment en des sensations différentes ailleurs dans le corps. En fait tout est possible…

C’est la combinaison d’une observation attentive avec une attitude juste qui va faciliter ce processus de transformation.

Ni vouloir, ni refuser

Il faut donc éviter plusieurs attitudes inappropriées qui pourraient freiner cette transformation. On a parfois tendance à vouloir que ‘ça lâche’ et il y a une contraction* intérieure pour atteindre cet objectif.

C’est plutôt l’inverse que l’on vise, à savoir la détente et l’acceptation de ce qui est là en cet instant, sans attente. Mieux vaut se dire que la situation va évoluer à son propre rythme et en attendant, on prend les choses comme elles sont.

Il se peut aussi qu’une autre attitude émerge : on refuse, on s’oppose à telle sensation (par exemple car on la juge désagréable). Cette résistance à ce qui est là maintenant se traduit aussi par une contraction*, alors qu’on cherche à l’inverse à ce que l’énergie circule librement.

Si vous souffrez d’angoisse, je vous invite à essayer cet exercice. Quelques minutes peuvent suffire, mais parfois il faut pratiquer pendant 20 minutes ou plus pour retrouver son calme. Vos feedbacks sont les bienvenus. Vos questions aussi ; vous pouvez les poster ici.

A noter : ce savoir-faire peut être appliqué de manière identique face à n’importe quel état intérieur inconfortable (colère, tristesse…)


* La contraction dont nous parlons ici est un phénomène subtil et pas forcément perceptible.

Crédit photo : Photo by Aaron Burden on Unsplash

Copyright : Anne Lautier

Relations

Vaccinés – non-vaccinés : cohabiter en paix

Pas facile aujourd’hui d’avoir une discussion paisible entre vaccinés et non-vaccinés. Comment éviter les disputes au sujet de la vaccination et autres mesures sanitaires ?

En cette période de crise sanitaire, les familles ou groupes d’amis où se côtoient personnes vaccinées et non vaccinées ont un défi spécifique à relever : celui de cohabiter… paisiblement !

Pourquoi le sujet de la vaccination déclenche-t-il autant de disputes entre personnes qui a priori s’entendent plutôt bien en temps normal ? Est-il possible de préserver l’harmonie ?

Avoir raison

Regardons ce qui se passe au moment de la discussion.

Nous nous sommes faits une opinion bien étayée sur la question de la vaccination par exemple. Lorsque nous engageons la discussion avec une personne qui a un avis opposé, nous pensons bien sûr que nous avons raison et que l’autre a tort.

Penser avoir raison est un mécanisme automatique de l’égo. Cette posture est forcément là à partir du moment où le mental gouverne. L’étape suivante étant : ‘je vais te prouver que j’ai raison et que tu as tord’.

Toutefois, c’est un automatisme que l’on peut tempérer en écoutant son cœur. Car le cœur induit le respect de l’autre, l’amour de l’autre (quelles que soient ses opinions), la tolérance, l’empathie, l’acception… Et surtout l’envie d’harmonie.

Un sujet explosif

Un désaccord sur une question bégnine – comme « va-t-il pleuvoir aujourd’hui ? » – ne va pas dégénérer en dispute (en général !). Par contre, le sujet de la vaccination est explosif. Pourquoi est-il si difficile d’en discuter paisiblement ?

Ce sont les émotions sous-jacentes qui électrisent le débat. Et surtout la peur : la peur d’être malade, de mourir, ou la peur qu’un proche qu’on aime tombe malade, la peur de difficultés financières, etc.

Sentiment d’insécurité, d’impuissance, d’injustice…

Outre la peur, ce sujet de la vaccination déclenche souvent de la colère. Ces réactions émotionnelles sont propres à chacun. Car la manière dont nous réagissons est dictée par notre structure psychologique (évidemment !), donc par nos points sensibles.

C’est pour cela que certaines personnes s’insurgent actuellement contre la perte de liberté alors que d’autres ne sont pas dérangées par cela. Tandis que chez d’autres, la frustration et la colère vont être alimentées plutôt par le sentiment d’impuissance face aux décisions des autres qui impactent leur vie. Ou par le sentiment d’être victime d’une injustice. Etc.

Comme dans n’importe quelle situation de vie, on perçoit et interprète ce qui se passe autour de soi à travers les lunettes de nos blessures intérieures et on projette sur le monde extérieur cette perception.

Prendre soin de la partie blessée en nous

Ce sujet de la vaccination a le don ‘d’appuyer fort là où ça fait mal’ !

Donc de susciter des réactions fortes qui sont une tentative inconsciente de protéger, au fond de nous, la partie de nous blessée*.

Dès lors qu’on repère ce mécanisme à l’œuvre à l’intérieur de soi, on peut prendre soin de cette partie blessée et ainsi désamorcer la réaction émotionnelle. A l’extérieur, la situation est ce qu’elle est – un virus qui circule, des campagnes de vaccination, un passe sanitaire, etc. -, mais à l’intérieur l’ambiance est pacifiée. Et nos relations aux autres aussi.

Peut-être êtes-vous en train de vous demander : « Prendre soin de la partie blessée, ok, comment fait-on ?».

Des mesures concrètes

Prenons un exemple très courant aujourd’hui. Si on identifie que la blessure activée correspond à un manque de sécurité, on va poser des actes concrets pour se rassurer, pour créer une atmosphère intérieure de sécurité.

Cela peut passer par un dialogue intérieur (l’adulte rassurant son enfant intérieur) – si on est familier avec cette pratique.

Et – cela va vous sembler évident – il est important de prendre aussi des mesures concrètes qui vont rétablir un environnement personnel sécurisant. Comme de diminuer son exposition aux informations anxiogènes. Et peut-être est-il aussi nécessaire de changer certaines habitudes quant aux lieux que l’on fréquente, ou de prendre des dispositions pour prévenir d’éventuelles difficultés financières.**

Réorienter l’énergie

Pour illustrer le changement de perspective que je viens d’évoquer, voici l’exemple d’une personne que j’accompagne et qui n’a plus le droit d’exercer son activité libérale de soignante en raison des mesures anti-covid. Pleine de colère tous ces derniers mois, elle s’est abondamment disputée avec son entourage. A la fin d’une séance récente, elle a conclu par ces mots :

« Il est temps que j’arrête de perdre mon énergie à lutter et que je pense à moi, que j’utilise cette énergie pour rebondir [en l’occurrence, envisager une reconversion] ».

Choisir un sujet plus léger !

Dès lors que nous avons désamorcé ainsi nos peurs et colères en prenant soin de nous, nous pouvons discuter du sujet de la vaccination en restant serein. Faire la paix à l’intérieur pour engendrer la paix à l’extérieur.

Cependant, en fin de compte, ne vaut-il pas mieux orienter la conversation vers un sujet moins sensible et… plus joyeux ! 


* Par exemple la part qui ne se sent pas en sécurité, qui se méfie de tout et de tout le monde, la part qui souffre du manque de liberté, etc.

** Même démarche si la difficulté ressentie concerne la restriction des libertés. Par exemple, on peut se focaliser sur les domaines de liberté existants, en profiter davantage et s’en réjouir (substituer la gratitude à la colère).

Autre article complémentaire lire également sur ce thème : Renoncer à avoir raison

Crédit photo : Stephan Eickschen on Unsplash

Relations

N’en faites pas une affaire personnelle

Éviter les conflits est possible. A travers un exemple vécu, sont expliquées ici les étapes à suivre. C’est tout simple et en même temps révolutionnaire !

Partons d’un épisode de vie évoqué en séance*. Cécile n’en peut plus… Pour la nième fois, son employée ne tient pas compte des instructions qu’elle lui a données. C’est à sa guise que Mathilde positionne la nouvelle collection de vêtements dans le magasin. En colère, Cécile lui lance : « si vous n’aimez pas la façon dont je dirige la boutique, vous pouvez prendre la porte », et une dispute s’ensuit. Ce scénario se répète depuis des années.

J’aimerais aborder ici cet épisode sous deux perspectives complémentaires. La première vous est sans doute déjà familière. Mais prenons un instant pour la revisiter.

Pour un fait, beaucoup d’interprétations possibles

Pourquoi cette situation met-elle Cécile hors d’elle ? Car elle a l’impression que Mathilde ne la respecte pas.

Cette perception n’est qu’une interprétation des actes de Mathilde. S’il y avait à sa place une autre patronne,

  • elle verrait là peut-être une remise en question de ses compétences : « Mathilde pense qu’elle sait mieux que moi. Pour qui se prend-elle ? ».
  • Ou bien elle comprendrait la situation comme une prise de pouvoir par Mathilde : « Ah, elle veut décider à ma place, et peut-être même prendre ma place. »
  • Ou encore, elle prendrait Mathilde pour une imbécile qui « n’est même pas capable de suivre des instructions simples ».

Au-delà des faits purs et durs, à savoir que Mathilde ne met pas les vêtements aux emplacements indiqués, s’ajoute toute une couche d’interprétation qui dépend de la personne confrontée à ces faits.

S’en tenir aux faits, ne pas interpréter

Ce sont nos croyances – reflets de nos blessures – qui agissent comme un prisme déformant et génèrent nos interprétations. Autrement dit, nos interprétations nous parlent de nous-mêmes, pas de l’autre. Elles sont comme un voile sur la réalité. Un voile qui entretient le mal-être psychique.

Il importe donc de distinguer la réalité (les faits), de ce qui relève de l’interprétation. On peut alors voir nos interprétations comme des interprétations, c’est-à-dire comme des pensées qui n’ont comme seul intérêt… que de nous faire souffrir !!**

L’autre ne choisit pas son comportement

Il y a une seconde perspective qu’il est fructueux de prendre en compte. C’est que l’autre est lui aussi piégé dans un engrenage ‘croyance – pensées – émotions – actions’ ! Les mécanismes égotiques sont universellement partagés !***

Lorsque Mathilde adopte un comportement qui contrarie Cécile, ce sont ses propres conditionnements psychologiques qui sont à l’œuvre :

  • Il se peut qu’elle ne supporte qu’on lui donne des ordres et se rebelle contre toute forme d’autorité.
  • Autre possibilité : elle se dit peut-être qu’elle sait mieux que les autres comment agencer la boutique.
  • Ou bien elle mène sa tâche en laissant libre cours à l’inspiration du moment, tout en considérant les instructions comme secondaires. Etc., etc. !
Il ne s’agit pas d’une affaire personnelle

Cécile a en face d’elle une personne qui ne respecte pas les instructions. Ce ne sont pas ses instructions à elle que Mathilde ne respecte pas, mais les instructions en général. Il n’y a rien de personnel là-dedans.

On a tendance à tout ramener à soi, et à voir les comportements des autres comme quelque chose qui nous vise personnellement. Ce n’est pas le cas. Car ce qui est là en face de nous, c’est juste une personne en train d’agir – ou réagir – de manière automatique (et inconsciente) à une situation qu’elle interprète à travers le filtre de ses croyances. Nous jouons juste un rôle de catalyseur.

Juste un problème ‘technique’ à régler

En intégrant cette perspective, on aborde les situations relationnelles, notamment les désaccords, non pas sous un angle personnel / émotionnel, mais sur un plan – disons ­‘technique’ (ou parfois éthique).

Pour Cécile, une fois qu’elle supprime ainsi toute implication personnelle, la question qui se pose à elle est alors : « comment gérer une employée qui ne respecte pas les instructions qu’on lui donne ? » Il y a juste un problème ‘technique’ à traiter. Comme la sphère émotionnelle n’est pas engagée, Cécile dispose de toutes ses ressources intellectuelles et créatives pour trouver une solution.

C’est alors beaucoup plus simple et confortable…


* Adapté pour des raisons de confidentialité

** Bien sûr la thérapie aide à ce niveau-là en identifiant les interprétations, les croyances à l’œuvre et les blessures dont elles résultent, et en apportant une guérison. Cet aspect est développé dans d’autres articles.

** Vu sous une perspective non duelle, il y a un seul égo, un Ego Un, qui s’exprime dans ce qui apparaît comme des individus séparés.

Crédit photo : Photo by Sophie Turner on Unsplash

Thérapie

Témoignage : Libre de danser sa vie

Je suis heureuse de vous présenter le témoignage de Flaviana* que j’ai eu le bonheur d’accompagner dans son parcours thérapeutique sur 15 séances entre septembre 2016 et juin 2017. Confrontée au départ à une difficulté psychologique handicapante, Flaviana a acquis l’aptitude de traverser son existence sereinement. Danseuse et chorégraphe de 33 ans, elle dessine désormais les mouvements de sa vie en conscience…

 

« J’ai commencé le travail thérapeutique avec Anne après un moment de fortes anxiétés et paniques que j’avais vécues lors de mes vacances d’été. Il y avait beaucoup de peur et de conflit à l’intérieur de moi et je n’arrivais pas à trouver le calme, j’étais souvent énervée ou agitée ou triste.

Je cherchais quelqu’un qui pouvait m’aider avec des méthodes douces et surtout avec qui j’allais travailler pour rééquilibrer l’harmonie entre le corps, la conscience et la partie plus spirituelle de moi.

À chaque séance, après une discussion initiale, Anne m’invitait à aller plus en profondeur dans un des aspects qui me donnaient de la souffrance et on cherchait, ensemble, à résoudre certaines situations émotionnelles qui étaient restées souvent bloquées dans leur processus.

Avec Anne, son écoute, son ouverture et sa douceur, j’ai pu avec patience dépasser certains mécanismes d’oppression qui revenaient à chaque fois identiques à eux-mêmes, et desquels je n’arrivais pas à me libérer. J’ai appris à me connaitre plus en profondeur grâce au fait que j’ai commencé à m’observer.

La première leçon de ce parcours thérapeutique est de ressentir ce que se passe quand il y a une émotion et de l’accueillir sans jugement, puis d’essayer de voir d’où elle vient, mais sans vouloir l’analyser. C’est une compréhension « maternelle » et sans critique, sans rechercher à culpabiliser quelqu’un et surtout pas soi-même ! Cette approche m’a appris l’importance de prendre soin de soi et cela m’a rendue beaucoup plus consciente et attentive, et m’a aidée à débloquer et dissoudre certains traumatismes avec beaucoup de douceur.

Après un an de séances assidues je me sens plus forte, confiante et rassurée qu’il y a toujours beaucoup de solutions à tout ce qu’on appelle « problèmes », mais qui ne sont que des étapes de notre évolution, et qu’il faut juste savoir se connaitre pour les dépasser et pour trouver le bonheur et la joie. Ces sont nos peurs, nos résistances et nos limites qui ne nous permettent pas d’avancer et de vivre la vie de façon plus fluide.

Je ne cache pas que c’est un parcours qui peut être parfois difficile, ou douloureux, mais qui m’a permise de vraiment reprendre ma vie en main et de ne plus me sentir victime des situations, ou des autres. Et surtout de devenir autonome et thérapeute de moi-même ! »

* prénom fictif

Rebirth

Le souffle qui libère

Comment est-il possible de se sentir mieux simplement en respirant ? Pourquoi les séances de Rebirth (respiration en conscience) apportent-elles un mieux-être psychologique évident ? Voici quelques explications pour comprendre le mécanisme de la transformation suscitée par le Rebirth.

En complément des articles La puissance du Rebirth et Trois questions sur le Rebirth publiés sur ce blog et que je vous conseille de lire auparavant, je vous propose ici d’aller plus loin dans la découverte de la respiration en conscience et de son « fonctionnement ».

Nous allons donner la parole aux fondateurs des deux principales techniques thérapeutiques (occidentales) basées sur la respiration en conscience : à savoir Léonard Orr pour le Rebirth, et Stanislav Grof pour la Respiration holotropique (qu’il définit lui-même une « combinaison de respiration consciente, de musiques évocatrices et de travail corporel focalisé »).

Etat de conscience différent

Le terme « holotropique » qui signifie littéralement « orienté vers la totalité » mérite qu’on s’y arrête un instant car il est très significatif de ce qu’apporte le travail thérapeutique avec la respiration : « Le mot lui-même suggère que dans notre état de conscience quotidien, nous nous identifions seulement à une petite fraction de ce que nous sommes en réalité. Dans les états holotropiques, nous pouvons transcender les limites étroites de notre corps-égo, et récupérer notre pleine identité », explique Stanislav Grof.

La respiration, en fait, est utilisée depuis des temps immémoriaux dans de nombreuses traditions, à des fins spirituelles et thérapeutiques. Aujourd’hui en Occident, certaines de ces pratiques nous sont accessibles, comme les exercices respiratoires du yoga, appelé pranayama, qui induisent – vous en avez peut-être fait l’expérience, un état de conscience non ordinaire où règne une paix profonde, une sensation d’espace et de légèreté…

Dissoudre les blocages psycho-énergétiques

Dans le domaine de la thérapie, la respiration est un allié puissant pour dissoudre les causes de notre mal-être. Mais comment cela fonctionne-t-il ? Quel rapport peut-il bien y avoir entre la respiration et la disparition d’un inconfort psychologique ?!

Tout se passe au niveau énergétique. Notre vécu est mémorisé dans nos corps énergétiques sous forme de blocages psycho-énergétiques qui empêchent une circulation fluide de l’énergie. Ce sont ces blocages qui causent notre mal-être. Or la respiration en conscience dissout ces blocages.

Excellente méthode anti-stress

Tout mon travail d’accompagnement vise précisément à restaurer cette fluidité de la circulation énergétique. Lorsque l’énergie circule librement, le bien-être est immédiat : nous ressentons alors une sensation de paix, sécurité, amour, joie…

Nous ressentons aussi une profonde détente. Le stress s’est envolé comme par enchantement ! Les personnes que j’accompagne me disent souvent à l’issue d’un Rebirth qu’elles ont l’impression d’avoir laissé sur le matelas leurs tensions et le fardeau qu’elle portait en débutant la séance.

« Le résultat habituel d’une séance de respiration holotropique consiste en une libération émotionnelle et une relaxation physique profonde.

« Après une séance réussie et bien intégrée, de nombreuses personnes témoignent qu’elles se sentent plus détendues qu’elles ne l’ont jamais été au cours de leur existence. », note Stanislav Grof .

Excellente méthode anti stress !*

La guérison de l’inconscient

Comment cela se passe-t-il ?

Leonard Orr et Stanislav Grof soulignent que les blocages psychologiques vont de pair avec une respiration restreinte.

« Chaque expérience négative que nous vivons dans notre corps peut restreindre notre capacité respiratoire », explique Leonard Orr.

En amplifiant la respiration, on libère les blocages, comme l’a démontré Stanislav Grof : « Maintes fois, nous avons pu confirmer les observations de Wilhelm Reich, pour qui les résistances et les défenses psychologiques étaient associées à une restriction respiratoire. La respiration est une fonction autonome, mais elle peut aussi être influencée par la volonté. Une augmentation délibérée de la fréquence respiratoire conduit habituellement à un relâchement des défenses psychologiques, mène à la libération, et favorise l’émergence de matériaux inconscients (et supraconscients). »

Nous arrivons au point clé pour comprendre le mécanisme de la « guérison » psychologique. Comme nous l’avons vu plus haut, nos traumatismes (petits et grands !) sont mémorisés dans notre inconscient sous forme de blocages psycho-émotionnels. Ils se traduisent par des manifestations émotionnelles, des comportements automatiques, des croyances, etc. Sous l’effet de la respiration, l’énergie/conscience retenue dans ces blocages se manifeste sous diverses formes.

Stanislav Grof parle d’un « courant d’expériences ». Des épisodes de vie, parfois traumatiques, peuvent émerger, l’expérience vécue lors de la vie intra-utérine, de la naissance ou de la période post-natale peuvent faire surface, ou bien encore des expériences transpersonnelles c’est-à-dire qui dépasse la dimension personnelle (connexion avec le Tout, voyage cosmique, etc.).

Tous les aspects de la psyché sont concernés

De manière concise, Stanislav Grof explique : “L’objectif principal de la thérapie holotropique [Rebirth et Respiration Holotropique] est d’encourager l’activité de l’inconscient, (…) et apporter à la conscience les mémoires de traumatismes réprimés et oubliés. Dans ce processus, l’énergie concentrée en symptômes émotionnels et psychosomatiques est libérée, déchargée, et les symptômes se convertissent en un courant d’expériences. Le contenu de ces expériences peut provenir de n’importe quel niveau de la psyché – biographique, périnatal, ou transpersonnel. »

Ainsi advient une transformation psycho-énergétique profonde et libératrice…

 

Les citations figurant dans cet article sont extraites des livres suivants :

  • Leonard Orr et Konrad Halbig, Rebirth, l’art de la respiration consciente.
  • Stanislav Grof, Pour une psychologie du futur
  • Stanislav Grof, Les nouvelles dimensions de la conscience
  • Stanislav Grof, Quand l’impossible arrive

* Lire également à ce propos l’article A la source de la détente 

Honte

Oser tout dire pour dissiper la honte

Certains souvenirs honteux agissent comme des piqures d’abeille. Mais nous pouvons aisément nous libérer de cette douleur.

Nous avons tous vécu des moments dont le souvenir nous submerge de honte. La honte suscitée par le jugement d’une autre personne ou par notre propre critique intérieur, la honte de ce que nous avons fait ou… de ce que nous n’avons pas fait, la honte de ce que nous avons dit ou omis de dire, la honte de ce que nous avons vu et n’aurions pas dû voir, etc.

piqure dabeilleCes souvenirs sont la plupart du temps tout à fait anodins mais ils agissent comme des piqures d’abeille ; quand ils remontent à la surface de notre conscience, une douleur vive nous envahit et nous « neutralise » un instant, jusqu’à ce que ces images retournent dans les profondeurs.

 

Bien choisir notre confident

Le temps qui passe ne dissout pas ces souvenirs qui, au contraire, semblent gagner en intensité douloureuse… Pourtant le baume est à portée de main ! Il suffit d’en parler pour ressentir un soulagement immédiat. A condition d’aborder ce sujet délicat dans des circonstances appropriées bien sûr.

se taire - doigt sur boucheSi nous racontons un tel souvenir honteux à une personne étroite d’esprit, en posture de jugement, a fortiori malveillante, nous allons être victime d’un effet boumerang : à la douleur accrue de la honte, va sans doute s’ajouter la colère à l’égard de la personne qui a mal accueilli nos confidences. Il vaut mieux se taire alors !

En revanche, il en est tout autrement si nous racontons l’épisode douloureux à une personne bienveillante, qui accueille avec compréhension les événements que nous décrivons et ne nous juge pas. Compréhension et non-jugement sont, il est vrai, des qualités assez rares. D’où l’intérêt d’un thérapeute qui offre un espace où tout peut être dit et tout est accueilli avec bienveillance.

 

Le souvenir cesse de nous oppresser

L’expression a cela de magique qu’elle guérit.

Quand nous racontons ainsi un tel épisode douloureux, deux mécanismes se mettent en route. D’abord nous prenons du recul, l’événement perd de sa gravité, il cesse alors de nous oppresser. La dédramatisation est instantanée ! Car le secret n’est plus un secret. L’énergie figée par le non-dit se remet à circuler.

En parallèle, nous percevons l’événement et les circonstances qui l’ont accompagné avec plus de lucidité et une compréhension s’installe. Ainsi, non seulement cette histoire n’est pas si grave mais en outre, il devient assez logique que nous ayons (ou n’ayons pas) fait ou dit une telle chose.

Quel soulagement !

 

Un soulagement bien mérité

SpringreitenC’est ce formidable cadeau que s’offrent les personnes soutenues par un proche ou accompagnées par un thérapeute qui les écoute avec bienveillance et amour, et en l’absence totale de jugement. Un cadeau bien mérité car elles ont dû franchir un obstacle non négligeable… : les événements honteux ne sont-ils pas les derniers dont nous avons envie de parler ?!!!

 

Auteure : Anne Lautier

 

La photo d’ouverture représente une sculpture d’Adèle Vergé : http://www.sculpteuse.com

 

Art d'être

Témoignage : dépasser la peur de la solitude

Voici le témoignage que m’a transmis en février une personne que j’accompagne en thérapie. Amélie (nom fictif), étudiante de 24 ans, m’a autorisée à diffuser ce texte sur mon blog. Vos commentaires sont les bienvenus. Vous pouvez les poster en bas de cette page.

« Depuis peu, je suis arrivée dans une nouvelle ville, une nouvelle école … J’ai laissé derrière moi ma précédente vie pour en créer une nouvelle. Mais depuis le début de l’année, j’avais du mal à m’intégrer dans la classe. Je voulais absolument être reconnue aux yeux des autres filles de la classe et je souhaitais vraiment devenir une des leurs. Il y avait beaucoup d’attentes chez moi, et puis j’ai pris conscience que cela raisonnait avec des situations passées que je revivais. En trame de fond je sentais la peur. Elle a grandi au fil des mois, devenant presque palpable. La spontanéité disparaissait de mes mots à mon grand regret lorsque j’étais à l’école. J’ai essayé divers stratagèmes pour m’intégrer mais plus j’insistais, moins ça marchait. 

« Il y a quelques semaines, pendant un coup de fil, je parlais du fait que je me sentais seule à Lyon et puis j’ai vu ma peur en face. Oui j’ai peur d’être seule à Lyon. J’ai pris conscience que c’était elle qui me poussait à faire toutes ces choses à l’école. J’ai regardé ma peur dans les yeux et, avec empathie, j’ai laissé les émotions sortir comme elles avaient envie de le faire, sans pourtant m’y attacher ou les juger, comme nous nous étions entraînées à faire en séance.

enfants ronde dessinéeFinalement j’ai passé le reste de mon week end seule et lorsque je suis rentrée en classe le lundi, toutes mes attentes étaient parties. J’étais beaucoup plus spontanée et authentique, sans chercher obligatoirement à m’intégrer. Résultat, je me sens aujourd’hui beaucoup plus intégrée dans la classe, sans avoir rien « fait » de particulier pour m’y intégrer. »

 

Ce témoignage se suffit à lui-même. Et pourtant je ne résiste pas à l’envie d’y ajouter un bref commentaire ! En effet, le vécu d’Amélie me réjouit profondément. Bien sûr, parce qu’elle se sent mieux désormais – n’est-ce pas le but de la thérapie ?! Mais ce n’est pas la seule raison. Son témoignage démontre qu’elle maîtrise une manière de vivre qui lui permet de faire face aux difficultés qu’elle rencontre. Or, c’est précisément cela que je vise in fine lorsque j’accompagne une personne : mon objectif est qu’elle devienne autonome, qu’elle acquiert un « art d’être » qui lui permette de « s’offrir le bonheur » quelles que soient les circonstances extérieures et intérieures.

Comme l’illustre magnifiquement l’expérience d’Amélie, cet art d’être consiste à devenir conscient de son vécu intérieur* et à s’accompagner soi-même, comme si l’on était son propre thérapeute. C’est parfaitement possible, certaines personnes, comme Amélie, vivent ainsi et atteignent un degré de paix et de bonheur qu’elles n’auraient jamais imaginé auparavant.

 

* Voir à ce propos mon e-book intitulé « Découvrir son vécu intérieur », disponible gratuitement sur ce site.

Art d'être

2016, une année dans la fluidité…

En 2016, je vous souhaite beaucoup de fluidité en cultivant la merveilleuse sagesse qu’est l’acceptation.

Vous souhaiter « une année fluide » est un vœu un peu inhabituel, j’en conviens, mais il est synonyme de bonheur.

En effet, la fluidité permet de traverser la vie telle une rivière qui coule paisiblement, puis glisse entre les rochers, rebondit sur les obstacles et poursuit son chemin tranquille. Une manière d’être extrêmement confortable !

Cette attitude si tentante résulte de l’acceptation des événements que nous rencontrons au quotidien. Evidemment, il est aisé d’accepter les épisodes agréables : lorsque notre compagnon (compagne) nous invite à passer un weekend au bord de la mer pour notre anniversaire ou que notre boss nous propose la promotion dont nous rêvions !

Pas de difficulté non plus à nous accepter nous-même lorsque règne à l’intérieur de nous la sérénité ou la joie !

 

L’acceptation : un défi inaccessible ?

En revanche, face à des événements déplaisants, il en est autrement… Avouons que, face à une panne de voiture au moment de partir le matin ou à une grippe carabinée la veille de notre départ en vacances, ou à une tâche sur notre plus belle chemise… notre première réaction est rarement d’emblée l’acceptation !

homme_voiture_panne - copieNous pestons, nous nous révoltons contre l’adversité : accès de colère, plaintes, amertume, parfois même désespoir… L’ambiance intérieure devient assez agitée ! Ces émotions peuvent nous perturber plusieurs heures et gâchent l’atmosphère de nos relations avec les autres.

De même lorsque nous sommes confronté(e) à des phénomènes intérieurs déplaisants. Accepter notre tristesse, notre dépression, notre colère et parfois notre haine, notre jalousie, accepter la voix intérieure qui nous critique si souvent…, tout cela ne relève-t-il pas de la gageure ?!

 

Accepter ou résister

Et pourtant, l’acceptation est une clé du bonheur ! Mais que signifie au juste ce terme ? L’acceptation consiste à réagir face à une situation par le simple constat : « voici les choses telles qu’elles sont ; bon ! ». Autrement dit, « on fait avec » !

Nous ne nions pas ce qui se passe. Et nous ne résistons pas. « Résister » : que veut dire ce terme qui est parfois utilisé par les psycho-praticiens ? C’est une attitude de refus de la réalité. Par exemple : « Non mais ce n’est pas possible tout de même qu’elle tombe en panne maintenant… », « C’est malin, si tu ne m’avais pas poussé à mettre ma plus belle chemise ce soir, on n’en serait pas là », « C’est inacceptable que je sois si jaloux »…

 

L’acceptation apporte de la détente

diagnostiquer-une-panne-auto-pour-les-nuls-en-mecanoQue se passe-t-il a contrario lorsque nous acceptons la situation ? La perspective change radicalement. La voiture est en panne. Le fait est là. Comme nous ne sommes pas envahi par la contrariété, nous nous projetons déjà dans l’étape suivante : « Et maintenant, qu’est-ce que je fais avec ma voiture en panne ? »*. Nous gagnons en efficacité.

Les réactions émotionnelles du type colère ou désespoir n’apparaissent pas, ou bien – et c’est le cas le plus fréquent – elles émergent mais se dissolvent rapidement car nous ne les entretenons pas, nous ne nous y accrochons pas. L’attitude la mieux adaptée face à ces remous émotionnels est aussi l’acceptation : « Ah, la colère monte ! OK. C’est complètement normal. Ca va passer ». Si nous l’accueillons sans nous y attacher, la colère passe effectivement très vite.

Dans cette acceptation, il y a beaucoup de détente, parfois même de l’humour ! La vie devient plus agréable et facile car les difficultés, les obstacles prennent une proportion bien moindre. En d’autres termes, on dédramatise.

 

En harmonie avec la vie telle qu’elle est

L’acceptation est en fait une attitude parfaitement cohérente avec la nature même de la réalité qui est le changement. Il est illusoire de croire que nous pouvons rencontrer sans cesse des événements positifs, que tout peut être, en permanence, confortable, aisé et agréable. Les objets tombent en panne et nous tombons malades, c’est dans la nature des choses. Nous avons souvent tendance à oublier ces évidences !

penduleAccepter, c’est aussi vivre en harmonie avec la nature duelle de la réalité qui est faite de polarités. S’il y a réussite, il y a aussi échec (et j’ai raté le bus !) ; s’il y a perfection, il y a aussi imperfection (et une tâche sur ma chemise !)…

En 2016, je vous souhaite donc beaucoup de bonheur et de fluidité en cultivant cette merveilleuse sagesse qu’est l’acceptation. Excellente année !

 

Pour l’anecdote, j’ai choisi ce thème pour mes vœux car j’ai commencé l’année avec… une panne de réfrigérateur et un souci informatique. Ma capacité d’acceptation a été mise à l’épreuve !!!

 

 

 

 

* Il y a parfois des malentendus sur la signification du terme « acceptation » qui est confondue avec la résignation. Accepter donne au contraire énormément de puissance (et de lucidité) pour se mettre en action (de façon appropriée).

Relations

A l’école des fêtes familiales

Une suggestion pour cette fin d’année : profitez des réunions familiales pour mieux vous connaître et désamorcer l’engrenage de vos réactions.

Les fêtes de fin d’année approchent, avec la perspective des réunions familiales pour la plupart d’entre nous. Cette période de l’année est bien souvent l’occasion de nous immerger à nouveau dans l’univers dans lequel nous avons grandi.

Une expérience plus ou moins agréable selon que nous nous retrouvons plongés dans le doux cocon familial avec la tendresse et la complicité de nos proches, ou bien dans une atmosphère parfois lourde et même tendue… Ou bien dans un peu des deux selon les moments.

Un trésor d’informations à engranger

Si vous êtes dans le premier cas de figure, je vous invite à vous en réjouir car vous faites partie des heureux privilégiés auxquels les relations familiales offrent un havre de paix et de ressourcement.

Si vous êtes dans le second cas de figure, je vous invite à vous en réjouir aussi ! En effet, ces réunions familiales, même inconfortables, constituent une formidable opportunité de progrès vers votre bien-être psychologique. Je m’explique.

Ce qui fait la difficulté des relations familiales est en même temps leur atout pour votre développement personnel. A savoir : immanquablement, « elles appuient là où ça fait mal » !

Les remarques qui mettent en vous le feu aux poudres, les comportements qui vous exaspèrent, les petites critiques qui vous donnent envie de vous enfuir, les sous-entendus qui empoisonnent l’ambiance… Les causes d’inconfort ne manquent pas généralement… Et si vous en profitez pour observer tous ces petits épisodes ainsi que votre manière d’y réagir, vous allez engranger un trésor d’informations sur votre paysage psychique.

Développez la double attention

Notez bien d’abord les éléments déclencheurs. Les paroles, actions, attitudes de vos proches qui touchent vos points sensibles, déclenchant en vous une activation. Qu’est-ce qui vous dérange, vous blesse, vous énerve, vous amène à vous refermer sur vous-même, à avoir envie de fuir, bouder, attaquer, ou vous plier en quatre pour que tout aille bien, etc. ? Notez bien aussi votre manière de réagir à ces circonstances : vous découvrez alors votre mode de fonctionnement habituel, celui qui prévaut lorsque vous êtes en pilotage automatique !

visage coupé en deux partiesEntraînez-vous ainsi à observer à la fois le film qui se déroule autour de vous et ce qui en découle simultanément à l’intérieur de vous. On parle de « double attention ». Vous êtes dans l’action, dans le film, et en même temps vous êtes conscient de ce que vous ressentez et pensez en votre for intérieur.

Par exemple, « il s’est mis à parler de telle chose et cela déclenche en moi une forte agitation qui ne cesse de croître ; maintenant j’ai juste envie d’allumer la télé pour qu’il se taise (ou de lui clouer le bec par une remarque cinglante) ! »

Un soulagement immédiat

En devenant le témoin de cet engrenage, le simple fait d’être conscient(e) en temps réel de ce que vous vivez intérieurement dans telle scène du film va entraîner un changement. Peut-être allez-vous constater que votre réaction automatique est désamorcée et que vous pouvez laisser passer l’épisode sans avoir besoin de réagir.

shutterstock72880777-13Cette attitude consciente va peut-être même suffire à réduire votre inconfort initial : tel comportement qui vous exaspérait se révèle finalement supportable. Dit autrement, le simple fait d’être conscient(e) peut désamorcer tout ou partie de l’engrenage « élément déclencheur – activation d’un point sensible – réaction automatique ». Ce qui apporte un soulagement et un mieux-être immédiats.

Pour être tout à fait claire, je ne vous promets pas qu’en devenant ainsi conscient(e), vous allez, du jour au lendemain, vivre l’harmonie totale dans vos relations familiales. En revanche, ce que je puis vous assurer c’est qu’en pratiquant ainsi cette attitude consciente, vous allez observer de nets changements… Je vous invite donc à expérimenter. Et tenez-moi au courant* !

Bonnes fêtes !

Pour en savoir plus, lire l’ebook « Découvrir son vécu intérieur ».

Pour en savoir plus sur mon accompagnement thérapeutique qui vise l’harmonie dans les relations et la sérénité intérieure, lire sur ce site « Que peut-on attendre de la thérapie »« Comment se déroule la thérapie ? » et « Les témoignages ».