Nos difficultés d’aujourd’hui trouvent parfois leur racine dans notre naissance. Revivre notre naissance en état modifié de conscience offre une opportunité de guérison de ce trauma. A travers le récit d’une séance, je vous invite à plonger dans cette aventure extra-ordinaire.
La naissance est une expérience difficile pour le bébé et nous gardons, imprimé en nous, le souvenir de cette épreuve. Bien sûr, ce souvenir est inconscient. Mais il est possible de le faire remonter à la conscience grâce à la technique de respiration spécifique utilisée en Rebirth.
Ce revécu de naissance permet de guérir le trauma grâce à un accompagnement approprié. Si vous souhaitez comprendre ce processus de guérison, je vous invite à lire à ce propos l’article explicatif « Revivre sa naissance ».
Pour illustrer ce processus (qui est unique pour chacun), je vous propose de découvrir l’expérience de Laurence.
Un processus psycho-énergétique progressif
Son revécu de naissance arrive de manière inopinée au cours d’une séance, après que nous ayons mené un premier travail psycho-énergétique.
La première partie de la séance est racontée dans l’article « Quand la colère bloquée depuis l’enfance se libère » . Cette phase a permis de faire émerger la colère qu’au fond d’elle, elle éprouve à l’égard de son père : un père qui lui semblait absent lorsqu’elle était petite fille, et qui lui donnait l’impression de ne pas être aimée.
On va voir que ce sentiment d’être seule et de manquer d’amour remonte à sa naissance (et à sa vie intra-utérine).
Une forte charge émotionnelle vient ainsi de se libérer, et pour aller plus loin, j’invite Laurence à entamer un processus plus profond en adoptant la respiration spécifique du Rebirth.
Dès le début du processus de Rebirth – du fait du travail préparatoire – Laurence est recroquevillée sur le matelas et se perçoit comme la petite fille qu’elle était autrefois.
Vie intra-utérine : le sentiment de solitude
Au bout de quelques minutes de “respiration”, déjà en état modifié de conscience, elle partage : “Lorsque je suis arrivée au monde, je n’étais pas la bienvenue.” Et elle raconte ce qu’elle ressent : “Ce n’est pas agréable dans le ventre de ma mère non plus. Les parois du ventre serrent fort. Ce n’est pas doux.”
Puis après un moment :
“J’ai peur de sortir. (C’est pourquoi) je n’ai pas envie de sortir. Je sens que c’est hostile.”
Elle décrit ses impressions :
“Dans le ventre, c’est comme la traversée d’une grande forêt noire. J’ai peur que ce soit pire dehors. (Dans la forêt), je suis très seule, j’avance seule. Je ne suis pas tétanisée, mais c’est franchement pas agréable.”
La douleur de la naissance
Le processus se poursuit : “J’ai envie de sortir mais il y a un grillage. C’est étriqué, comme si le grillage se refermait.”
J’appuie sur la tête et les épaules pour renforcer la sensation de naissance. Laurence se sent mal : “j’ai envie de mourir ; il n’y a pas la place de sortir.” Puis : “J’ai mal partout. J’ai envie de ne plus être là. C’est impossible de passer. Cela m’épuise. Je suffoque.”
Le besoin d’une « présence enveloppante qui aide »
Après un temps de silence, elle raconte un souvenir qui est monté à sa conscience : “il y avait une vache qui accouchait. C’était dur pour elle, elle souffrait. Il y avait un grillage entre nous et je voulais l’aider. J’ai revécu cette scène et je l’ai aidée. C’était chaleureux de sentir une présence extérieure enveloppante qui aide. C’est ce que j’aurais aimé sentir.”
Elle franchit alors une étape dans le processus : “maintenant je suis dans un oeuf, dans une bulle et je ne ressens pas grand chose. Je suis un peu seule. Je ne sais pas trop où je suis.”
L’Amour qui guérit
Lorsque je demande à Laurence ce qui manque alors, elle répond : “de la chaleur, de l’amour, des mots d’amour, des caresses”.
Je pose ma main sur la sienne et mon autre main sur son épaule, et nous restons un long moment ainsi, baignant dans l’énergie d’Amour qui s’est invitée dans le cabinet.
Après un temps consacré à l’intégration du processus qui vient d’avoir lieu, elle partage : “c’est frappant le contraste entre le moment désagréable dans le ventre où je ne voulais pas sortir, et le moment où tu as posé tes mains et je me sentais hyper bien, je me suis endormie, c’était une bulle enveloppante*, je ne savais pas trop où j’étais mais j’étais bien, j’étais hyper loin.”
Guérison !
* Notez qu’elle utilise le même mot que précédemment dans le souvenir de la vache.
A lire en complément : « Revivre sa naissance ». Dans cet article approfondi, vous trouverez des explications détaillées sur l’impact psychologique de la naissance.
Ce récit a évidemment été publié avec l’accord de Laurence (prénom fictif).
Crédits photo : Isaac Quesada sur Unsplash
Forêt : Marvin Zettl sur Unsplash
Mains : National Cancer Institute