Navigation par catégorie

Savoir-faire

Savoir-faire

Angoisse : comment s’en libérer (vite !)

Quand une angoisse s’empare de nous, que faire ? Comment réagir de manière appropriée afin qu’une sensation de confort revienne rapidement ?

Je vous présente ici une méthode simple et très efficace que j’utilise couramment en séance. Un savoir-faire qui est à la portée de tous.

La méthode que j’expose ici ne va pas vous permettre de vous libérer des causes de l’angoisse, mais il s’agit plutôt d’un savoir-faire qui vise à ‘gérer’ l’angoisse.

Avec un double objectif :

  • qu’elle devienne supportable,
  • et qu’elle se dissipe peu à peu, afin que s’installe à nouveau une atmosphère intérieure confortable.

L’angoisse se manifeste dans le corps à travers des sensations spécifiques, une modification de la respiration, et une ‘atmosphère physique’ oppressante. L’approche proposée repose sur deux piliers :

  • l’observation du corps,
  • tout en maintenant une attitude juste.

Explications.

Observer, observer et…observer !

Quand l’angoisse se manifeste, on observe les sensations (par exemple un point douloureux dans le cœur, une pression au niveau de la gorge, une impression d’écrasement, etc.). Il s’agit de regarder simplement la ou les sensations en restant complètement neutre. Il est plus facile de réaliser cette observation les yeux fermés. Pendant toute la durée de cet exercice, on va observer et ne rien faire de plus !

Toute l’attention est portée sur les détails de cet événement intérieur. Par exemple, s’il y a une boule au niveau du cœur, on observe finement comment elle se présente :

  • où se trouve-t-elle ?
  • quelle est sa forme ?
  • quelle est sa taille ?
  • quel est son aspect extérieur (couleur, texture) ?
  • comment est-elle à l’intérieur (vide/pleine, densité) ?
  • etc.
Neutralité et acceptation

On s’abstient de commenter en se disant par exemple « je n’aime pas, c’est désagréable », et à fortiori de dramatiser. On reste neutre : « Voici ce qui se passe maintenant, et c’est tout. »

Pendant toute la durée de cet exercice, il importe de conserver une attitude juste, à savoir une posture intérieure de neutralité et d’acceptation : « c’est ce qui est là maintenant et c’est OK comme ça. »

On regarde ce qui se présente dans notre corps en laissant de côté toute envie que cela soit différent et toute intention que ‘cela change’. Donc on ne s’engage pas dans une posture active qui chercherait un certain résultat ; on ne fait rien !

Rien, à part observer !

Une transformation spontanée

On se concentre sur l’observation, et la magie opère sous nos yeux (fermés !). Rien n’est figé, c’est le principe même de la vie ; on assiste donc à une transformation progressive des sensations. Par exemple elles se déplacent, deviennent plus diffuses, se dissolvent, ou se transforment en des sensations différentes ailleurs dans le corps. En fait tout est possible…

C’est la combinaison d’une observation attentive avec une attitude juste qui va faciliter ce processus de transformation.

Ni vouloir, ni refuser

Il faut donc éviter plusieurs attitudes inappropriées qui pourraient freiner cette transformation. On a parfois tendance à vouloir que ‘ça lâche’ et il y a une contraction* intérieure pour atteindre cet objectif.

C’est plutôt l’inverse que l’on vise, à savoir la détente et l’acceptation de ce qui est là en cet instant, sans attente. Mieux vaut se dire que la situation va évoluer à son propre rythme et en attendant, on prend les choses comme elles sont.

Il se peut aussi qu’une autre attitude émerge : on refuse, on s’oppose à telle sensation (par exemple car on la juge désagréable). Cette résistance à ce qui est là maintenant se traduit aussi par une contraction*, alors qu’on cherche à l’inverse à ce que l’énergie circule librement.

Si vous souffrez d’angoisse, je vous invite à essayer cet exercice. Quelques minutes peuvent suffire, mais parfois il faut pratiquer pendant 20 minutes ou plus pour retrouver son calme. Vos feedbacks sont les bienvenus. Vos questions aussi ; vous pouvez les poster ici.

A noter : ce savoir-faire peut être appliqué de manière identique face à n’importe quel état intérieur inconfortable (colère, tristesse…)


* La contraction dont nous parlons ici est un phénomène subtil et pas forcément perceptible.

Crédit photo : Photo by Aaron Burden on Unsplash

Copyright : Anne Lautier