Votre couple s’effiloche au fil des disputes ? Rétablir l’harmonie n’est pas un rêve utopique. Voici la marche à suivre sous la forme de 10 conseils.
Dans un précédent article intitulé « La cause cachée des disputes », nous expliquons le mécanisme qui déclenche un conflit. Il peut être utile d’en prendre connaissance pour bien comprendre les conseils qui suivent.
Stratégie n°1 : Anticipez
Conseil 1 : Repérez ce qui déclenche en vous une réaction forte et désagréable à l’égard de votre compagnon•e (vous trouverez des exemples en fin d’article)(1). Ainsi vous pouvez identifier les « situations à risque ».
Conseil 2 : Évitez de vous retrouver dans de telles situations à risque (c’est évident, je sais, mais qui y pense ?!). Prenez toutes les mesures possibles en ce sens. Soyez créatif•ve ! Associez votre conjoint•e à ces ‘mesures de prévention’ en lui expliquant ce qui se jouerait pour vous si une telle situation se produisait. Il devient alors un•e allié•e.
Conseil 3 : Si, toutefois, les conditions déclenchantes surviennent, soyez particulièrement en alerte !
Conseil 4 : Repérez rapidement – si possible en temps réel – quand votre blessure(2) s’active, c’est-à-dire quand apparaît une émotion douloureuse (de colère, tristesse, honte ou peur). (La pratique de la méditation facilite cette étape car elle développe la vigilance, la capacité d’observation, de présence à soi.)
Engagez-vous immédiatement dans les étapes suivantes.
Stratégie n°2 : Agissez en temps réel pour éviter la dispute
Conseil 5 : Quand votre blessure s’active, n’accusez pas l’autre, prenez la responsabilité de votre état intérieur, abstenez-vous – autant que possible ! – de laisser s’exprimer vos émotions à l’égard de votre compagnon•e.
(Précision : vous ne bloquez pas les émotions elles-mêmes, mais seulement leur expression extérieure. Dans le point 7, vous allez voir que les émotions sont les bienvenues.)
Conseil 6 : Si nécessaire, changez de pièce ou allez faire un tour pendant la durée du processus d’auto-accompagnement (point 7). Et ceci, après avoir expliqué à votre compagnon•e que vous avez besoin d’un peu de temps pour faire face à une réaction émotionnelle(3).
Conseil 7 : Procédez à un auto-accompagnement.
L’objectif de cette étape est que la vague réactionnelle se dissipe aussi vite qu’elle a émergé, sans laisser de trace.
Adoptez une posture intérieure accueillante et bienveillante à l’égard de la part de vous blessée qui réagit. L’attitude juste est de respecter cette manifestation normale de la vie, en prenant autant de recul que possible.
1er aspect : Laissez la vague émotionnelle vous traverser (c’est simplement un épisode énergétique), en vous aidant de la respiration si nécessaire (respiration lente et profonde ; en cas de colère pratiquez de fortes EXpirations).
Vous trouverez tout le savoir-faire pour gérer une vague émotionnelle dans l’article « Angoisse : comment retrouver (vite !) le bien-être » – la marche à suivre est la même quel que soit le type d’émotion.
2ème aspect : Ne croyez pas l’histoire qui se raconte dans votre tête, c’est-à-dire les commentaires, les interprétations au sujet de ce qui vient de se passer. N’alimentez pas ce train de pensées.
La lecture de l’article « N’en faites pas une histoire personnelle » va vous aider à maîtriser ce stade.
Lâchez le bavardage mental douloureux, tout simplement en portant votre attention sur autre chose (par exemple vous pouvez compter vos respirations).
3ème aspect : Voyez votre réaction comme un mécanisme égotique automatique facultatif. Si possible lâchez l’identification à toute cette histoire et l’identification à l’égo qui croit cette histoire (perspective non duelle).
Vous pouvez lire à ce propos l’article « Nos problèmes sont facultatifs ».
Ressource disponible éventuellement : si cette étape 7 vous semble un peu difficile à maîtriser, vous pouvez en faire l’apprentissage en séances de sorte qu’ensuite vous pourrez réaliser seul•e ce processus, autant de fois que nécessaire.
L’un de mes objectifs en tant que thérapeute(4) est justement de transmettre ce savoir-faire aussi largement que possible pour que la paix s’installe à l’intérieur de chacun et dans les relations.
Conseil 8 : Partagez votre vécu avec votre compagnon•e (au moment opportun !). Cela approfondira le lien entre vous.
Stratégie n°3 : Supprimez les causes des disputes à l’intérieur de vous
Conseil 9 : Investiguez des situations récentes de difficulté relationnelle pour identifier vos croyances négatives(4), et votre blessure maîtresse(2).
Conseil 10 : Idéalement, dissolvez vos croyances et guérissez votre blessure. Lorsque ce travail est accompli, il n’y a plus de réactivité dans ces mêmes situations. Donc pas de dispute !
Ces étapes 9 et 10 correspondent à un travail plus en profondeur pour lesquelles vous pourriez ressentir le besoin d’être accompagné•e. Quelques séances souvent suffisent pour fortement réduire la réactivité.
Besoin d’éclaircissements sur ces 10 conseils ? Vous pouvez m’adresser vos questions ici. Je vous répondrai avec plaisir.
(1) Exemples de situations qui déclenchent votre réaction : vous vous énervez…
- quand il/elle vous fait un reproche (ou plus exactement : quand vous avez l’impression qu’il/elle vous fait un reproche) ;
- quand il/elle est en retard sans prévenir ;
- quand il/elle continue à regarder son téléphone alors que vous lui parlez ;
- quand il/elle ne fait pas ce que vous lui avez demandé ; etc.
(2) Blessures maîtresse : l’humiliation, l’abandon, l’impuissance, la trahison, le rejet, l’insécurité, l’injustice.
(3) Ainsi vous prenez soin de l’autre en évitant qu’il se sente abandonné, rejeté, incompris ou autre, autrement dit qu’il souffre de votre réaction.
(4) Plus d’informations sur mon accompagnement thérapeutique ici
(5) Exemples de croyances négatives : je ne mérite pas d’être aimé, je suis nul, je ne peux faire confiance à personne, je dois être parfait, je ne vais pas m’en sortir, je suis seul…
Crédit photo : Priscilla Du Preez on Unsplash